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Mort de Socrate s’apprêtant à boire l’aiguë. Tableau de Louis David.

Jean-Noël Dumont
philosophe et libre

Il est le fil rouge de ces moments de réflexion sur l’actualité. Philosophe et pédagogue. Tout sauf conformiste. Un personnage.

 

«Pensez par vous-même»

C’est la grande injonction que Jean-Noël Dumont a souvent lancée à ses élèves.

Un esprit libre, affranchi des modes et des conformismes. Une certaine créativité pour remettre régulièrement en cause certains automatismes intellectuels.

 

Un personnage très direct, provocateur parfois, exigeant, intransigeant même. De l’humour aussi, une certaine autodérision. Et une sensibilité artistique… Mais il a surtout le talent rare de s’exprimer en altitude avec clarté et simplicité dans un univers où la complexité peut être un alibi pour échapper aux critiques ou un artifice pour se donner un air intelligent.

 

Toutes les qualités pour faire un excellent pédagogue. Sa vie.

Agrégé à 23 ans, il a enseigné pendant plus de quarante ans en classe de Terminale et classes préparatoires à Lyon, chez les Maristes dont il a été l’âme en participant activement à développer une culture pédagogique qui a fait le succès de cet externat. Il a également enseigné à l’université Lyon III et formé plusieurs générations de philosophes devenus à leur tour enseignants.

 

Soucieux de faire accéder le grand public à la philosophie et la sortir de son prisme scolaire, il a créé en 1970 le centre Kierkegaard puis à la fin des années 90 le Collège Supérieur, centre de réflexion et de formation destiné notamment aux étudiants qui a acquis aujourd’hui une réelle influence.

Jean-Noël Dumont a écrit une vingtaine de livres mais le plus souvent rendant compte de ses nombreuses interventions, conférences et colloques. «Je ne peux pas écrire ce que je n’ai pas dit» avoue ce bon orateur qui privilégie l’oralité, s’inscrivant ainsi dans une vieille tradition philosophique.

 

«Jean-Noël Dumont a construit sa pensée philosophique sur la question de Dieu» note sa page wikipedia. Catholique convaincu, il participe à de nombreuses associations, académies et séminaires. Pourtant celui que certains ont baptisé «le Socrate chrétien». tient la frontière entre la philosophie et sa foi. Difficile aussi de le classer politiquement. Conservateur et anarchiste ? Distancié en tout cas vis à vis des idéologies mais respectueux de ceux qui s’engagent.

 

Toujours prêt à débattre. Ce qui lui a permis d’échanger avec des personnalités très diverses : grands patrons comme Roger Fauroux, politiques comme Jacques Barrot ou François-Xavier Bellamy,, magistrats comme Pierre Truche, scientifiques comme Jean-Marie Pelt et bien sûr des philosophes :  Michel Serres, André Comte-Sponville, Axel Kahn Jean-Luc Marion, Fabrice Hadjadj, Valère Novarina…

 

Né en 1947 à Lyon où il a vécu, marié et père de six enfants, cet amateur de vélo et de basket, s’est longtemps méfié des médias, télévision notamment. Pour lui «ils répètent tous la même chose». Aujourd’hui il a basculé sur les réseaux sociaux où il est très présent. Une modernité critique. Mais une ouverture d’esprit à l’image de son panthéon littéraire et philosophique, de Péguy à Houellebecq ou Deleuze, de Montalembert à Kierkegaard, Pascal…

Et toujours cette passion de transmettre. «Une passion inusable» souligne Jean-Noël Dumont en ajoutant «l’enthousiasme des élèves et leur fragilité me font donner le meilleur de moi-même».

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L’Ecole d’Athènes, fresque de Raphael avec au centre Platon

montrant le ciel et Aristote la terre

«La liberté est une chance
pour la vérité»

Qu’est-ce qu’un fasciste ? Et autres profils politiques» c’est dernier

livre du philosophe Jean-Noël Dumont aux Editions Le Centurion.

Lu par Philippe Brunet-Lecomte.

 

Un philosophe s’aventure sur la planète politique avec un petit livre qui parait à la veille de l’élection présidentielle : Jean-Noël Dumont. Rien à avoir avec un livre de recettes destiné aux nombreux électeurs qui hésitent encore. Mais au contraire une incitation à penser par moi-même, tranquillement. Sacré défi !

«Comment le désir que nous avons tous de vivre en paix nous divise-il avec une telle violence ?» s’interroge l’auteur avant de suggérer : «L’effort philosophique nait de ce refus de la violence dans le discours» en ajoutant : «L’obligation de choix est absolu mais son objet est relatif». Ce qui exige de s’engager «sans vénérer et sans haïr»

Pas de mépris pour la politique. Au contraire.

«On entre dans la question politique quand le pouvoir est mis en question et que par là, il entre dans le champ du discutable». Politique qui passe par la parole.

Avec en perspective, l’exercice du pouvoir «probabilité de voir sa volonté exercé

par les autres». Ce qui lui permet de suggérer : «La responsabilité d’un pouvoir

est une rude épreuve qui demande une grande humilité»

Dans la foulée, ce pédagogue consacre l’essentiel de son ouvrage à explorer

les fondamentaux des cinq grands «ismes» qui structurent la pensée politique : socialisme, fascisme, anarchisme, libéralisme, conservatisme. Et on a droit

aux grandes figures qui les inspirent : Aristote, Rousseau, Kant, Marx, Proudhon, Burke… A coups de belles citations. De quoi réviser ses classiques !

Mais il prend souvent à contre-pied évidences, conformismes ou jugements moraux.

Deux exemples aux extrêmes. Le fascisme, pour lui, fondé sur le culte du chef

qui relève de la passion, dégénérant logiquement dans la haine. Et l’anarchisme

qui, souligne le philosophe, n’a pas de théoriciens mais s’incarne à travers quelques moments forts, de la Commune à mai 68. Avec un refus absolu de l’autorité illustré par cet oracle de Bakounine «Prenez le plus sincère des démocrates et mettez

sur un trône quelconque, s’il n’en descend aussitôt, il deviendra immanquablement une crapule».

A chaque tribu, il propose même «un archétype» : la famille pour le conservateur,

le commerce pour le libéral, la fête pour l’anarchiste… A noter au passage

l’absence des écologistes. Un signe ?

On le sent bien, Jean-Noël Dumont se méfie «des aventuriers qui se jettent

dans le risque où ils s’aveuglent». On sent aussi que, pour lui, le vrai pouvoir

est «invisible». Sa force. Rien à avoir avec un vulgaire complotisme.

Mais au contraire, une certaine distance face aux idéologies et aux colères.

En esquissant une ascèse que doivent s’imposer les citoyens.

Démarche spirituelle avec là encore une certaine prudence :

«Il n’est de blasphème plus grand que de tuer au nom de Dieu».

Evidemment ce livre qui prend de la hauteur exige un petit effort

pour être au niveau, même s’il est très accessible, oral presque et parfois drôle…

Mais il exige surtout d’être affranchi pour conclure soi-même.

«La liberté est une chance pour la vérité».

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Soren Kierkegaard, esquisse de son cousin Niels. 

Philosophe référence de Jean-Noël Dumont

Philippe

Brunet-Lecomte

48 933, c’est un numéro qui compte pour Philippe Brunet-Lecomte. Celui de sa carte de presse dont il ne s’est jamais séparé depuis plus de 40 ans. Une vocation.
Elève chez les Jésuites, il participait activement au journal de son collège. Déjà ! Et pendant ses études, il pigera pour différents journaux avant de devenir journaliste professionnel. Sans renoncer, même da
ns les périodes les plus noires.
Aujourd’hui à la retraite, il continue à écrire, Facebook et Linkedin, mais aussi à collaborer pour des documentaires, TF1 et France 2. Tout en formant de jeunes journalistes.
Ce métier c’est sa vie. Un métier qu’il a exploré. sans s’enfermer dans une spécialité, un territoire, ou une fonction.

Après un DEA d’économie, il travaille dans une agence de presse où il rédige des conjonctures. Rapidement il va préférer le terrain. et bascule dans l’univers judiciaire. Ce qui lui permettra de couvrir de grandes affaires, Gregory et Weber, mais aussi de grands procès, Klaus Barbie ou Action Directe. On lui confie alors de grandes enquêtes. Toujours très engagé, il s’introduit notamment dans une redoutable secte, la Scientologie. Puis se passionne pour la vie politique, commande de nombreux sondages… Avant de basculer dans la culture, ce qui lui permet de couvrir de grands festivals, Cannes, Avignon…
Mais sa seule vraie spécialité ne sera pas une compétence pointue mais une sensibilité à l’affut. Sans jamais croire à l’objectivité mais à l’honnêteté.

Reporter puis grand reporter, avant de prendre des responsabilités, réacteur en chef puis directeur de publication. Passant de salarié et élu du personnel à chef d’entreprise et fondateur d’un syndicat d’éditeurs de presse. De l’Est Républicain au Figaro dont il sera viré à la suite de pressions politiques avant de créer Lyon Mag’ un groupe de presse qu’il introduira en bourse. Journaliste-entrepreneur, il va alors créer une dizaine de magazines, une agence de photos, une maison d’édition, plusieurs sites internet… Et même un journal satirique !

Journaliste de presse écrite, il s’est aventuré dans d’autres univers, audiovisuel et internet. Formé par le CPJ-Paris au journalisme radio il a réalisé de nombreux stages d’Europe 1 à France Inter et collaboré avec plusieurs radios libres dès la libération des ondes. Un média où il se sent à l’aise lui qui a toujours milité pour une écriture orale, simple et directe.
Producteur de documentaires notamment pour « Envoyé Spécial», il a participé à la création de plusieurs sites internet, dont la plateforme culturelle mytoc.fr . Cela ne l’empêchera d'éditer de nombreux livres en particulier d’histoire et d’en écrire lui même une dizaine.

Régionaliste convaincu, il a toujours préféré travailler en province, après quelques incursions à Paris qui renforceront sa conviction décentralisatrice. Et il réalisera un véritable tour de France. De Nancy à Lyon en passant Toulouse, Marseille… Mais aussi à l’étranger privilégiant Afrique et Moyen Orient où il a couvert la première guerre du Golfe.
Politiquement, ni gauche ni droite sans être centriste, il se méfie des idéologies et des extrémistes  mais aussi des hommes de pouvoir qui ont tendance à en abuser. Tout en restant distancié vis à vis des religions.
Ancien élève de Jean-Noël Dumont, il a été marqué par ce prof de philo en adoptant son injonction «pensez par vous-même». Ce qui lui a permis de cultiver une certaine indépendance d’esprit dans cet univers journalistique souvent conformiste.

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Michel Houellebecq

sur lequel Jean-Noël a écrit "La vie absente" 

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